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Comprendre le cancer du col de l’utérus

Un cancer évitable à 90%

90% des cancers du col de l’utérus pourraient être évités grâce au dépistage

En France, chaque année, près de 3 000 nouveaux cas sont diagnostiqués et plus de 1 100 femmes meurent de ce cancer avec une fréquence qui augmente avec l’âge et atteint un plateau autour de 55 ans.

Le cancer du col de l’utérus et la 2ème cause de mortalité par cancer chez la femme de moins de 45 ans, en France. 

Alors que 90 % des cas pourraient être évités grâce au dépistage et qu’il est l’un des seuls cancers à bénéficier d’un vaccin, c’est l’un des seuls cancers pour lequel le pronostic se dégrade en France. 

La cause principale du cancer du col de l’utérus est liée à l’infection persistante par des virus de la famille des papillomavirus ou HPV (Human Papilloma Virus).

L’infection par HPV est une maladie sexuellement transmissible et près de 80 % des personnes (hommes et femmes confondus) seront exposées à ces virus HPV au cours de leur vie. 

La plupart du temps ces infections sont transitoires car l’organisme élimine spontanément le virus dans les 2 ans. 

Mais, dans 10 % des cas, cette infection persiste et peut provoquer, s’il s’agit d’un HPV HR, des anomalies des cellules du col de l’utérus qui peuvent évoluer en lésions précancéreuses

Si elles ne sont pas traitées, les lésions précancéreuses peuvent évoluer vers un cancer, 10 à 20 ans après l’infection, d’où l’intérêt d’un dépistage qui permettra une détection précoce. 

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Le col de l’utérus

Le col de l'utérus

L’utérus est un muscle creux dans lequel se développe le fœtus pendant la grossesse. Lors de l’accouchement, c’est le col de l’utérus qui se dilate pour laisser passer le nouveau-né. 

Partie la plus basse de l’utérus, le col s’ouvre sur le vagin. Il est composé d’une fine muqueuse composée de cellules qui sont, naturellement, en constante évolution.

L'utérus

Le col comporte en son centre un canal dont le rôle est essentiel dans la vie génitale de la femme.

L’extérieur du col est tapissé d’une muqueuse lisse, ferme et épaisse, presque identique à la muqueuse vaginale. Cette muqueuse est relativement solide, imperméable comme la peau.
Le canal cervical est, quant à lui, tapissé d’une muqueuse fine, fragile, qui fabrique du mucus.

Ce mucus, une glaire cervicale, joue un rôle essentiel dans les mécanismes de la fécondation, car, au moment de l’ovulation, il est perméable aux spermatozoïdes. 

En dehors de l’ovulation et pendant la grossesse, ce mucus devient épais, visqueux, et réalise une barrière empêchant la pénétration des spermatozoïdes mais aussi d’éventuels microbes dans la cavité utérine. C’est également par ce canal endocervical que s’écoule le sang des règles.

Parfois, les cellules qui composent la membrane du col peuvent devenir anormales, et peuvent occasionnellement développer un cancer. 

Le cancer du col de l’utérus se développe lentement. Il a une phase précancéreuse, puis une phase cancéreuse localisée suffisamment longue pour permettre un dépistage (lien vers le dépistage en pratique) et un diagnostic rapide et sûr. 

Utérus - zone de jonction

Les cellules qui se trouvent à la limite entre l’extérieur du col et le canal cervical sont particulièrement sensibles à des agressions microbiennes, chimiques ou virales. C’est dans cette zone appelée « zone de jonction » qu’apparaissent, en cas d’agression importante, les premières cellules anormales qui peuvent être le début d’un état précancéreux et, plus tard, d’un véritable cancer. 

Lésions précancéreuses

Les lésions précancéreuses correspondent à des modifications des cellules de l’épithélium du col de l’utérus, autrement dit du tissu qui le recouvre. Ces lésions ont la particularité de pouvoir évoluer vers un cancer.

Les lésions du col de l’utérus les plus fréquentes affectent l’épithélium malpighien du col de l’utérus et sont situées la plupart du temps sur l’exocol et la jonction. Certaines sont dites précancéreuses

Le col de l'utérus et sa muqueuse

Plus rarement, il arrive que les lésions affectent l’épithélium glandulaire du col de l’utérus. Elles correspondent principalement aux adénocarcinomes in situ. 

Quel que soit le grade des lésions, elles peuvent évoluer de différentes manières : elles peuvent disparaître spontanément, persister, progresser vers une lésion plus sévère ou vers un cancer. 

La plupart des lésions de bas grade régressent ou n’évoluent pas vers des lésions de haut grade, elles témoignent simplement de l’infection à papillomavirus. Les lésions de haut grade ont une plus forte probabilité d’évolution vers un cancer invasif. 

La survenue d’un cancer du col de l’utérus fait le plus souvent suite à l’apparition puis à la progression de lésions précancéreuses. 

Il existe un temps relativement important pour prévenir le cancer, c’est-à-dire pour détecter puis traiter les lésions précancéreuses avant qu’elles ne se transforment en cancer. C’est là tout l’intérêt du dépistage.

Pour en savoir plus :
Les lésions précancéreuses sur le site de l’INCa

Les signes d’alerte

À un stade précoce, un cancer du col de l’utérus se développe souvent sans provoquer de symptôme particulier. 

C’est la raison pour laquelle un suivi gynécologique et des tests de dépistage(lien vers dépistage en pratique)  réguliers sont indispensables pour détecter de façon précoce le cancer.

Certains symptômes peuvent néanmoins apparaître comme :

  • des saignements après les rapports sexuels,
  • des saignements en dehors des périodes de règles,
  • des douleurs pendant les rapports sexuels,
  • des pertes vaginales plus abondantes ou malodorantes, 
  • des douleurs dans la zone pelvienne, une gêne pour uriner, une tension douloureuse avec une envie pressante et continuelle d’aller à la selle (ténesme),
  • des douleurs lombaires.

Ces symptômes ne sont pas spécifiques d’un cancer du col de l’utérus et peuvent avoir d’autres causes. Il est important de les signaler à votre médecin afin qu’il en détermine l’origine.

Les traitements

Le traitement du cancer du col de l’utérus fait appel, selon l’étendue de la maladie, à la chirurgie, la radiothérapie externe, la curiethérapie et la chimiothérapie, utilisées seules ou associées.

La chirurgie

La chirurgie est principalement utilisée pour traiter les tumeurs limitées au col de l’utérus, de moins de 4 centimètres. Elle consiste le plus souvent à retirer l’utérus, certains tissus et organes voisins et les ganglions lymphatiques. Plusieurs types d’interventions existent. Le choix dépend de l’étendue précise du cancer. Mais votre âge et votre désir éventuel d’enfant peuvent aussi influencer ce choix.

La radiothérapie & la chimiothérapie

La radio-chimiothérapie concomitante qui associe une radiothérapie externe, une curiethérapie et une chimiothérapie est le traitement de référence des tumeurs de plus de 4 centimètres et des tumeurs qui se sont propagées au-delà du col de l’utérus, dans le pelvis.
Dans le cas des tumeurs qui ont atteint des organes éloignés (métastases), le traitement repose sur une chimiothérapie et/ou une radiothérapie (le plus souvent externe).

Le choix des traitements est adapté à votre situation, c’est-à-dire aux caractéristiques propres au cancer dont vous êtes atteinte. Plusieurs médecins de spécialités différentes se réunissent pour discuter des meilleurs traitements possibles dans votre situation (réunion de concertation pluridisciplinaire). Ils se basent pour cela sur des recommandations de bonne pratique. Ils peuvent également vous proposer de participer à un essai clinique.

Pour en savoir plus :