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Journée mondiale contre le cancer

Le dépistage et le CRCDC à l’honneur en ce 4 février, journée mondiale contre le cancer, dans le quotidien VosgesMatin.

Le Dr Jérémy LAURENT y présente le dépistage comme un élément clé de la stratégie de lutte contre les cancers. Il est important que les Vosgiens se fassent dépister, les chiffres de la participation dans notre département sont trop faibles.

Bonne lecture !

Version en ligne sur le site de VosgesMatin

Le dépistage contre le cancer, c’est « simple, efficace et gratuit », selon le docteur Jérémy Laurent

En cette journée mondiale de lutte contre le cancer, rencontre avec le docteur Jérémy Laurent, médecin du Centre régional de coordination des dépistages des cancers (CRCDC) dans les Vosges. Il insiste sur la nécessité de procéder aux dépistages organisés.

Aurélien BILLAUT – 03 févr. 2023 à 16:30 | mis à jour le 04 févr. 2023 à 09:46 – Temps de lecture : 3 min

Les cancers restent en France le premier cas de mortalité. Selon Santé publique France , « l’estimation du nombre total de décès par cancer s’élève en 2018 à 157 000 ». La mobilisation auprès du grand public pour sensibiliser, renseigner sur le dépistage et les dispositifs d’accompagnement, est plus que jamais nécessaire. Le CRCDC des Vosges, basé à Épinal, invite toutes les personnes à l’âge requis à faire un dépistage organisé pour trois cancers : colorectal, sein et col de l’utérus.

Le docteur Jérémy Laurent précise que l’Assurance maladie fournit la liste des Vosgiens et Vosgiennes éligibles aux dépistages. Passé 50 ans, vous avez dû recevoir une lettre avec des instructions pour les réaliser. La démarche est « simple, efficace et gratuite » poursuit le docteur Laurent.

Concernant le dépistage du cancer du sein, les femmes doivent se rendre au centre d’imagerie départementale.

Pour le dépistage du col de l’utérus , elles doivent prendre rendez-vous avec leur médecin, leur gynécologue ou une sage-femme. Les personnes, hommes et femmes, qui souhaitent réaliser un dépistage du cancer colorectal, doivent prendre un rendez-vous avec leur médecin, qui leur fournira un kit de dépistage à réaliser chez soi , puis à envoyer par la poste au laboratoire d’analyse médical mentionné afin d’avoir les résultats en quelques semaines.

Le taux de participation aux dépistages organisés dans les Vosges est en deçà de la moyenne nationale : « 50 % des femmes pour le cancer du sein (pour un objectif à 70 %) ; 43 % des hommes et des femmes pour le cancer colorectal (objectif fixé à 65 %) et pour le cancer du col de l’utérus, 58 % des femmes, pour un objectif national à 80 %. »

Mais pourquoi une telle défiance pour ces dépistages ? « Les gens qui sont invités à participer au dépistage n’ont pas toujours le temps, mais ont surtout peur du résultat, alors que la plupart du temps, il est négatif » explique le médecin. « Un peu plus de 1 000 décès par cancer chaque année » sont recensés, avec « une surmortalité estimée à environ 9 % par rapport à la moyenne nationale » précise-t-il.

Un dépistage à renouveler

En cas de réponse négative du dépistage, il est recommandé d’en refaire un tous les deux ans. Les femmes sont concernées jusqu’à 74 ans pour le cancer du sein et colorectal. Jusqu’à 65 ans pour le cancer du col de l’utérus. Les hommes sont aussi sujets au dépistage du cancer colorectal jusqu’à 74 ans.

En cas de réponse positive « cela ne signifie pas forcément que vous avez un cancer » souligne Jérémy Laurent. « Dans ce cas, on (le centre) accompagne le patient dans un parcours de soins, on assure le suivi administratif. Si on ne fait pas de suivi après le dépistage, cela ne fonctionne pas ». L’intérêt de ces dépistages, gratuits, « reste de sauver des vies ».

« Ça reste un problème de santé publique » poursuit le docteur. Développer un cancer repose sur plusieurs risques, liés notamment au régime de vie de la personne. Alcool, tabac , mauvaise alimentation, faible activité physique, surpoids et obésité sont des vecteurs importants. « 40 % des cancers seraient évitables » selon le site internet de la journée mondiale contre le cancer.

Le CRCDC se mobilise d’ailleurs lors de Mars Bleu et d’ Octobre Rose , pour aller à la rencontre des individus qui approchent un certain âge, où de nouvelles questions se posent sur la santé…