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Octobre Rose dans les Vosges

Le quotidien Vosges Matin a consacré une large page ce Jeudi 05 Octobre au cancer du sein et à son dépistage.

Vous y retrouverez un article du Dr Jérémy LAURENT, médecin responsable du site des Vosges du CRCDC :

« Plus un cancer du sein est détecté tôt, moins les traitements seront lourds »

Pendant toute la durée de l’opération Octobre rose, l’accent est mis sur la prévention du cancer du sein et l’importance d’aller se faire dépister. Le point avec le docteur Jérémy Laurent, responsable du centre de dépistage des cancers des Vosges.

Est-ce que le cancer du sein est toujours un enjeu majeur ?

« Oui, et on peut même parler d’un problème de santé publique. Une femme sur huit sera touchée au cours de sa vie. Dans la région Grand Est, cela représente environ 1 000 décès par an. Les femmes avec des antécédents familiaux sont bien sûr plus à risque. Il y a aussi des facteurs aggravants comme le tabac ou l’alcool. Mais le cancer du sein peut toucher tout le monde. D’où l’importance du dépistage. »

Justement, se faire dépister peut vraiment changer la donne ?

« Aujourd’hui, neuf cancers du sein sur dix sont soignés, mais plus ils sont détectés tôt, moins les traitements seront lourds. Les femmes de plus de 50 ans, qui représentent 80 % des cas, reçoivent un courrier les invitant à aller se faire dépister tous les deux ans. C’est entièrement gratuit, mais surtout elles bénéficient d’une deuxième lecture, effectuée dans les centres par un spécialiste, qui dans 8 % des cas permet de déceler des petites anomalies qui n’avaient pas été aperçues avant. »

Après toutes ces années de sensibilisation, est-ce que des progrès ont été réalisés ?

« Nous avons l’impression que les femmes sont beaucoup plus sensibilisées , mais il reste encore une marge de progrès car un nombre important ne participe toujours pas aux campagnes. Souvent parce qu’elles ont peur du résultat. Mais il faut au contraire voir le dépistage comme une bonne nouvelle : soit c’est négatif et dans ce cas-là elles seront rassurées, soit c’est positif et si cela se révèle être bien un cancer cela signifie qu’elles pourront être prises en charge très rapidement. Et donc que l’on pourra préserver au maximum le sein. »

Certaines femmes ont aussi peur d’avoir mal pendant l’examen…

« Ce n’est pas un moment agréable car pour avoir la radio de la meilleure qualité possible, il faut un peu “écraser” le sein. Mais cela ne fait pas mal pour autant. Nous sommes d’ailleurs en train de tester dans le Grand Est des examens où ce sont les femmes elles-mêmes qui exercent cette pression. J’invite toutes les femmes qui ont eu de mauvaises expériences à en parler en amont avec leur médecin, qui pourra les rassurer et voir avec elles comment adapter. Dans certains cas, c’est aussi tout simplement un manque de compréhension entre le praticien et la patiente. »

Propos recueillis par Maxime Pernet