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La vaccination anti-HPV

Pour faire le point en 2 minutes sur les cancers induits par les HPV et la vaccination contre ces virus : c’est ici

Ensemble, la vaccination et le dépistage offrent
la meilleure protection contre le cancer du col de l’utérus.

En complément du dépistage, les professionnels de santé disposent depuis plusieurs années, d’un deuxième moyen de prévention du cancer du col de l’utérus : la vaccination pour prévenir l’infection par certains Papillomavirus Humains (virus HPV).

Pratiquée avant le début de la vie sexuelle, la vaccination anti-HPV empêche quasiment 100 % des infections par les HPV inclus dans les vaccins.

Il n’existe pas de traitement contre l’infection par le virus HPV et le préservatif ne s’avère pas aussi efficace contre les HPV qu’il ne l’est contre le virus du sida (VIH).

Chaque année, en France, 6 300 nouveaux cas de cancers sont attribuables aux infections liées aux papillomavirus humains (HPV) alors qu’il existe une vaccination sûre et efficace. 

Depuis 2008, une vaccination préventive est proposée pour éviter la contamination par les deux types d’HPV les plus fréquemment en cause dans le cancer invasif du col de l’utérus.

Selon une étude de 2019 INCa, HAS – BVA confirme que 94 % des médecins généralistes sont favorables et adhèrent massivement à la vaccination contre les HPV

Cette vaccination est destinée aux jeunes filles et jeunes garçons âgées de 11 à 14 ans, avec un rattrapage possible jusqu’à 19 ans inclus.

Depuis l’arrêté du 30 novembre 2020, le remboursement du vaccin contre les HPV est également étendu à tous les garçons de 11 à 14 ans, avec un rattrapage possible chez les adolescents et les jeunes hommes de 15 à 19 ans révolus. Ces recommandations sont les mêmes que celles des filles.

Campagne de vaccination anti-HPV

Suite à l’annonce présidentielle du 28 février 2023, une campagne de vaccination HPV a été lancée à l’échelle nationale au sein des collèges à la rentrée 2023. A cette occasion, l’ARS Grand Est a travaillé en collaboration avec les acteurs départementaux de la vaccination, l’Éducation Nationale et l’Assurance Maladie.

Cette vaccination gratuite en milieu scolaire, soumise à l’autorisation des parents, concerne tous les élèves de 5ème des collèges publics ou privés. La première dose a été administrée entre octobre et décembre 2023. La seconde dose sera administrée entre avril et juin 2024. Lien vers l’actualité de l’ARS : Campagne de vaccination anti-HPV en région Grand Est | Agence régionale de santé Grand Est (sante.fr)

Pour plus d’informations sur la vaccination contre les cancers HPV c’est ici : Vaccination contre les cancers HPV (e-cancer.fr).

Les Papillomavirus humains à haut risque (HPV–HR)

L’infection à Papillomavirus humains à haut risque (HPV–HR)
est responsable de près de 100 % des cancers du col de l’utérus

virus

L’infection par Papillomavirus humains à haut risque (HPV–HR) est une cause nécessaire mais pas suffisante

En effet, environ 8 femmes sur 10 rencontreront un des virus au moins une fois dans leur vie. Mais seulement 1 sur 1 000 fera une lésion précancéreuse

C’est une famille de virus composée de plus de 200 génotypes dont une quinzaine d’entre eux sont dits à haut risque de cancer ou oncogènes. Certains HPV peuvent également être à l’origine de lésions bégnines comme les verrues génitales. 

Les HPV oncogènes sont responsables de près de 100 % des cancers du col de l’utérus. 

Or ces virus se transmettent très facilement, par contact intime, lors de rapports sexuels avec ou sans pénétration. 

Pratiquée avant le début de la vie sexuelle, la vaccination anti-HPV empêche quasiment 100 % des infections par les HPV inclus dans les vaccins.

Dans les pays qui vaccinent beaucoup (Australie, Angleterre), le nombre de verrues génitales et de lésions précancéreuses du col de l’utérus a nettement diminué. 

Pour qui, à quel âge ?

La vaccination anti-HPV est recommandée et prise en charge pour
tous les jeunes filles et garçons de 11 à 14 ans.

Un rattrapage vaccinal est possible entre 15 et 19 ans révolus, ainsi les jeunes adultes, majeurs peuvent décider seuls d’une vaccination.

La vaccination anti-HPV est également recommandée :

  • entre 11 et 19 ans chez les filles et les garçons immunodéprimés ;
  • entre 9 et 19 ans chez les filles et les garçons candidats à une transplantation d’organe solide ;
  • jusqu’à 26 ans chez les hommes ayant ou ayant eu des relations sexuelles avec d’autres hommes.

Une vaccination le plus tôt possible est le mieux. 

  • Si la vaccination a lieu avant 14 ans, le schéma vaccinal peut être réduit à 2 doses du fait d’une meilleure réponse immunitaire. 

Pour limiter les risques d’infection il est préférable de vacciner avant les premiers rapports sexuels. En effet, même s’ils peuvent mettre plusieurs dizaines d’années à entraîner un cancer, les virus HPV s’acquièrent généralement dans les cinq années suivant les premiers rapports intimes.

La vaccination anti-HPV en pratique

Prescription et acte de vaccination

La vaccination contre les HPV peut être prescrite et réalisée par 

  • un médecin ou une sage-femme ;
  • un infirmier (avant 16 ans : avec une prescription médicale préalable / à partir de 16 ans : sans prescription médicale préalable [décret du 21 avril 2023]) ;
  • un pharmacien (à partir de 16 ans avec une prescription médicale préalable [décret du 21 avril 2023]) ;
  • les services de vaccination du secteur public (municipaux ou départementaux) peuvent également la proposer gratuitement.
vaccination

Les trois vaccins disponibles sont le Gardasil®, le Gardasil 9® et le Cervarix®

Ces trois vaccins protègent des types viraux 16 et 18, responsables de 70 % des cancers du col en France et en Europe et responsables d’autres cancers plus rares chez la femme et chez l’homme. 

Le Gardasil® protège également des condylomes externes dus aux types viraux 6 et 11, et le Gardasil 9® protège de 9 types viraux (6, 11, 16, 18, 31, 33, 45, 52, 58). 

Sur la base des études épidémiologiques, Gardasil 9® devrait protéger contre les HPV qui sont responsables d’environ 90 % des cancers du col de l’utérus 

Pour les jeunes filles et jeunes garçons qui débutent la vaccination, la recommandation est d’utiliser le vaccin Gardasil 9®

Selon l’âge de votre enfant et le vaccin utilisé, la vaccination nécessite deux ou trois injections.

Le respect du schéma vaccinal est nécessaire pour que cette vaccination soit efficace.

  • Gardasil 9® – 1er schéma vaccinal de référence, entre 11 ans et 14 ans :
    • 1ère injection Entre 11 et 14 ans
    • 2ème injection 6 à 13 mois plus tard
  • Gardasil 9® – 2ème schéma vaccinal de référence, après 14 ans :
    • 1ère injection Entre 15 et 19 ans
    • 2ème injection 2 mois après la 1ère injection
    • 3ème injection 4 mois après la 2ème injection

Si la vaccination a été débutée avec un autre vaccin (Gardasil® ou Cervarix®), parlez-en avec votre médecin.

Remarques :

  • En cas de démarrage d’une vaccination anti-HPV, le vaccin à choisir est le Gardasil 9®.
  • En cas de retard entre 2 doses, il n’est pas nécessaire de recommencer le schéma vaccinal, il suffit de le terminer.
  • Il est recommandé de terminer un schéma vaccinal avec le même type de vaccin choisi pour initier la vaccination.
  • L’injection d’un vaccin anti-HPV peut être réalisée le même jour que le rappel diphtérie-tétanos-poliomyélite-coqueluche prévu entre 11 et 13 ans.

Le coût

Toutes les doses de vaccins anti-HPV sont remboursées, comme les autres vaccins, par la Sécurité Sociale à l’exception du ticket modérateur. Le reste à charge peut être remboursé par les mutuelles complémentaires. 

Il n’y a pas d’avance de frais pour les familles bénéficiant de la CMUc, pour la consultation dans les centres de vaccination publics, les CeGIDD et les centres de planification familiale.

En Alsace, la Ligue contre le Cancer prend en charge, en l’absence de mutuelle, la partie non remboursée par les organismes d’assurance maladie. Il suffit d’en faire la demande auprès du pharmacien.

Tolérance

En France, c’est l’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé) qui est responsable de la pharmacovigilance (surveillance des effets indésirables) concernant les vaccins contre les papillomavirus.

Dans un dernier bilan de septembre 2015, cet organisme précise que le rapport bénéfice/risque est en faveur de la vaccination et que les effets indésirables graves ne sont pas plus fréquents chez les jeunes filles vaccinées que chez celles non vaccinées.

Les études françaises ont été faites sur plus d’1 million de filles. Dans le monde, elles portent sur des centaines de millions de filles.

Les effets secondaires sont les mêmes que ceux des autres vaccins. Ce sont le plus souvent des réactions locales au point d’injection, parfois de la fièvre et plus rarement un malaise avec possible perte de connaissance.

Néanmoins, il ne faut pas administrer le vaccin en cas d’allergie à un composant du vaccin, en cas de réaction allergique après une précédente injection, en cas de maladie aigüe avec fièvre. Il est nécessaire de lire la notice du vaccin et de demander conseil à votre médecin ou à un pharmacien.

Le suivi

Même pour les femmes vaccinées, le dépistage,
à intervalles réguliers à partir de 25 ans reste nécessaire.

La vaccination contre le virus HPV protège de la plupart des virus responsables des cancers du col de l’utérus, mais pas contre tous.

D’autre part, Cervarix®, Gardasil® et Gardasil 9® sont des vaccins uniquement préventifs, ils ne peuvent pas influer sur la guérison d’une lésion virale. 

Aujourd’hui, plus de 60 pays ont un programme de vaccination contre les H.P.V.
En Suède, 80% des jeunes filles sont vaccinées contre les HPV et on observe une réduction de 75% des lésions précancéreuses !

À ce jour, il n’existe pas de vaccin thérapeutique validé et commercialisé.

La vaccination et le dépistage sont les 2 moyens complémentaires d’agir pour se protéger à 97 % contre le cancer du col de l’utérus.